crescendo lumineux : photographies de hein van den heuvel
au grenier, marsac 17–23 juillet
« On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux. »
Antoine de Saint-Exupéry
Un monde capturé en 200 mètres carrés. Voici comment le photographe Hein van den Heuvel aborde l’intérieur d’un vieil atelier obscur dans le Sud-Ouest de la France. On attend avec anticipation. Parfois comme un voyeur, on regarde, à travers ses yeux, des images qui – peut-être – nous offrent une promesse.
Le photographe a passé des journées entières dans l’atelier estival de l’artiste français Raymond Dirlès. Il a suivi, avec tous ses sens, les rares rayons de lumière qui effleuraient les nombreux objets dans l’atelier. A la recherche de cette perspective particulière, ce seul instant où l’objet est exposé par le reflet de la lumière. Il a capturé l’inspiration dans cet atelier. Une ode à la muse.
Les photos ont été prises presque dans l’obscurité, aux vitesses d’obturation lentes ou à partir d’angles pratiquement impossibles. Le photographe s’est permis une seule impulsion : laisser partir ce qu’il connait, supprimer ses pensées et s’abandonner à son intuition.
Les couleurs respirent, la peau des choses demande à être touchée, le spectre est saturé de noir.
Cette intensité chromatique nous rappelle la « peinture en champs de couleur » d’artistes tels que Mark Rothko.
En n’exerçant aucun contrôle sur le monde, Hein se pose le défi de rechercher la surprise, l’insolite. Il est obligé de se réconciller avec ce qui dérange, ce qui interpelle et ce qui est inconfortable. C’est précisement cela qui crée la photographie qui fascine et qui ensorcelle.
"One sees clearly only with the heart; what is essential is invisible to the eye."
Antoine de Saint-Exupéry
A world contained in 200 square metres. This is how photographer Hein van den Heuvel approached the interior of an old, dusky studio in Southern France. We hold our breath. Verging at times on voyeurism, we see images, through his eyes, that seem to offer us a promise.
The photographer spent days in the summer studio of the French artist Raymond Dirlès. He followed, with all his senses, the sparse daylight as it steadily crept across the numerous objects in the studio. Searching for that singular perspective, that sole moment in which the object is exposed by the reflected light. He captured inspiration in this studio. An ode to the muse.
The photographs were taken in near darkness, with slow shutter speeds, or from virtually impossible angles. The only thing the photographer allowed himself was to let go of what he knew, to switch off his thoughts, and to surrender himself to his intuition.
Colours breathe, the skin of things asks to be touched, the spectrum is cloaked in saturated black.
This chromatic intensity reminds us of colour field paintings by artists like Mark Rothko.
By not exerting control over the world, Hein sets himself the challenge of seeking out the surprise, the unexpected. He is compelled to reconcile himself to that which disrupts, chafes, and is uncomfortable. Precisely this generates the photography that fascinates and enthrals.
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Hein van den Heuvel est né aux Pays-Bas en 1962 et il a grandi à Genève, en Suisse. Il a terminé ses études avec mention à l’Académie royale d’Art à la Haye en 1985; son sujet était des paysages surréels. Entre 1991 et 2001 il a travaillé pour une agence de journalisme, pour laquelle il a voyagé dans le monde entier. Depuis 1985 il fait carrière en photographie commerciale ou artistique.
Hein van den Heuvel was born in the Netherlands in 1962 and raised in Geneva, Switzerland. He graduated from the Royal Academy of Art, the Hague in 1985, obtaining distinction for his series of surrealistic landscapes. From 1991 to 2001 he worked and travelled all over the world for a news agency. Since 1985 he has pursued a career that embraces both commercial and art photography.
www.heinvandenheuvel.nl